Désirs d'avenir 86000 - Arnaud Fage

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Ségolène Royal inaugure les Francofolies

Le 11 juillet 2008, Ségolène Royal, présidente de la Région Poitou-Charentes, a inauguré les Francofolies de La Rochelle. Voici son discours.

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Monsieur le Maire de La Rochelle et cher Maxime Bono,
Monsieur le Préfet,
Chers Gérard Pont, Frédéric Charpail et toute l'équipe des Francofolies,

Mesdames, Messieurs, chers amis,
C'est, pour moi, toujours un bonheur d'ouvrir avec vous ce beau rendez-vous annuel des Francofolies, d'y retrouver des artistes aimés et admirés, d'y découvrir de jeunes talents qui prennent ici leur envol.
Avec les Francofolies, la chanson française est à l'honneur.
Et, avec elle, tous ces
« champs du possible » chers à Bernard Lavilliers, que la riche programmation de cette édition 2008 nous invite à parcourir, six jours durant, de scène en scène et de fête en fête. Tous les styles, tous les sons, tous les rythmes, tous les univers poétiques, toutes les générations aussi : c'est « l'esprit des Francos ».
Tous les héritages, tous les voyages, tous les brassages, tous les métissages : les visages de la chanson francophone sont multiples. Et si elle charrie, dans ses bagages, tous les échos du vaste monde, c'est pour mieux déployer ses talents singuliers et l'alchimie propre à chacun.

Des uns aux autres, le français fait le lien. Sans, signe des temps, prétendre à l'exclusivité : des artistes français chantent aussi en anglais, des artistes francophones vont librement d'une langue à l'autre. J'ai toujours pensé que revendiquer le français, c'est revendiquer avec lui toutes les langues sans céder à la chimère ou à l'hégémonie d'une langue universelle. C'est passer, comme le dit joliment un poète guadeloupéen, d'un monde de langues closes sur elles-mêmes à un monde de langues ouvertes sur toutes les paroles humaines.

La Région Poitou-Charentes est fière d'être, aux côtés de la Ville de La Rochelle, le port d'attache d'une aventure artistique qui rayonne bien au-delà de notre territoire, qui a jeté l'ancre au Québec et en Belgique, qui attire un public venu de toute la France et de plus loin encore.
Merci à l'équipe mobilisée pour la réussite de cette fête partagée qui accueille cette année plus d'une centaine d'artistes.

Certains sont des fidèles, comme Bernard Lavilliers dont je n'ai pas oublié le mémorable concert de 2005. Il posera à nouveau, demain soir, ses valises sur la grande scène. Il y retrouvera, comme il y a trois ans mais, cette fois-ci à son invitation, Tiken Jah Fakoly, son complice, son ami.

C'est aux Francofolies que je dois d'avoir fait la connaissance de l'auteur de « la Françafrique » et de « Mangercratie ». Son reggae incandescent mêle des instruments mandingues aux influences du hip hop. Ses textes dénoncent avec force le mal fait à l'Afrique par un néo-colonialisme tenace, par la corruption des dictatures, par les divisions meurtrières sous le prétexte de l'ethnie ou du nationalisme, par les illusions amères de l'immigration.
Le titre de son dernier album, «
L'Africain », est un choix politique : c'est au nom du continent et de ses diasporas qu'il prend la parole, raille le discours de Dakar et sa méconnaissance de l'histoire africaine, rejette les mariages forcés et l'excision, dit les douleurs de l'exil et l'urgence de donner aux jeunes de vraies raisons d'imaginer un avenir sur place. Ce grand artiste est une grande voix qui délivre, au Nord comme au Sud, un message sans concession, servi par des rythmes puissants et une présence scénique exceptionnelle.

Les Francofolies, c'est aussi, ce soir, « la fête à Cali », un ami qui m'a apporté, en d'autres circonstances, le renfort précieux de son talent, de son engagement, de sa fougue. Cali fut, il y a sept ans, une découverte du Chantier des Francos, cette pépinière de jeunes artristes dont beaucoup ont ensuite effectué de brillants parcours.
Jadis, il éclusait les bals de village de la région de Perpignan : ce fut, dit-il, «
une école pour la scène et pour la vie ». Avec son sens de l'auto-dérision, Cali observe, narquois : « J'ai mis 20 ans à aller très vite. »

Il a commencé jeune, comme les BB Brunes qui seront sur scène avec lui et qui ont, le mois dernier, enflammé les 6.000 lycéens de la Créateuf, cette grande fête que nous organisons chaque année pour mettre en valeur les projets culturels des lycées du Poitou-Charentes et que couronne un concert. Tiken Jah Facoly y fut des nôtres en 2006. En 2008, ce furent les BB Brunes qui ont les mots pour dire ce qu'on ressent à cet âge « désillusoire » qui « cache des peines immenses et des tempêtes de froid que personne ne voit ».

Il y aura aussi Dionysos, un groupe qui, sur scène, donne tout parce que, disent-ils, « nous sommes des gens de la matière, faut qu'on puisse mordre dedans, que ça vive, que ça tremble. » Ils aiment, disent-ils aussi, s'approprier les inflexions du français et jouer avec les diphtongues de l'anglais, passer d'une langue à l'autre comme on passe « d'un chewing-gum Hollywood à un Malabar ».

Merci à Cali d'avoir convié pour sa soirée un très, très grand artiste dont l'élégance nonchalante est, pour moi, bien plus qu'une esthétique : une éthique. Bashung, bien sûr, dont nous avons tous, de différentes générations, fredonné les titres impeccablement ciselés et dont la poésie fait corps avec la musique car le son, pour lui, raconte autant que les mots.
Bashung qu'on dit parfois le plus sophistiqué des rockers français et que son amie Brigitte Fontaine appelle, paraît-il, le rigolo ténébreux.
Bashung l'équilibriste du style, subtil et audacieux, trop libre pour entrer dans une case. Il nous avait d'ailleurs prévenus, dans
Retours : « Surtout me colle pas d'étiquette, ça n'adhère pas, j'ai essayé. »
Bashung qui a donné à son précédent album le beau nom d'
Imprudence, « le mot, dit-il, de toute une vie. »
Bashung, tout de retenue, qui fait l'éloge des réservés, de ceux qui en tiennent pour la nuance.
Bashung qui, parce qu'il respecte son public, estime qu'il ne doit pas dicter une façon de penser ou de ressentir, pas «
souligner en rouge une interprétation » et une seule, mais suggérer, « raconter de biais », laisser imaginer et, toujours, préserver plusieurs niveaux de lecture.
Bashung qui, avec
Bleu Pétrole, nous livre son regard sur le monde dans un superbe album qu'il veut « humblement politique » quoique toujours ennemi du premier degré. Pour en définir la teneur, il nous pose cette question : « Êtes-vous équipé, quasiment comme le serait un explorateur à la veille d'une aventure, pour survivre dans l'avenir ? Disposez-vous du matériel, des sentiments, de la force intérieure, des convictions nécessaires ? Moi, j'ai des doutes et j'ai envie de dire : réfléchissons-y ensemble. » Formulée avec tact, cette question-là résume toutes celles que nous posent les transformations du monde dans lequel nous vivons.
Bashung ce soir à La Rochelle, c'est un très beau cadeau que nous font les
Francofolies !

Il y a toujours quelqu'injustice à citer les uns et pas les autres mais tant de talents vont se succéder sur les sept scènes des Francos que je ne peux évidemment les évoquer tous.

Je voudrais toutefois que nous ayons une pensée pour un musicien exceptionnel, disparu l'hiver dernier, qui aurait dû être là avec nous et qui nous manque : Fred Chichin, des Rita Mitsouko.
Lui aussi avait l'élégance d'une apparente désinvolture mais, sur scène, il avait l'oeil et l'oreille à tout. «
La musique, disait-il, c'est ma vie depuis toujours. » Guitariste électrisant, multi-instrumentiste accompli, il disait aussi : « Ma base, c'est les Beatles, Léo Ferré et Prokofiev. »
Curieux de tout, travailleur acharné, convaincu que toute musique doit en permanence évoluer et se renouveler, il se moquait du «
musicalement correct » qui croit qu'il suffit d'additionner des musiciens de toutes origines pour accéder sans plus de travail à la qualité.
Lui qui trouvait que, souvent, les musiciens masculins font trop peu d'efforts pour cerner la sensibilité des chanteuses, avait su former avec
Catherine Ringer un duo d'une complicité artistique totale. Ensemble, ils ont inventé et imposé un style d'une profonde originalité, mêlant poésie et réalisme, gravité et humour, musiques festives et paroles parfois sombres. De Marcia baila, composé dans leur cuisine avec un vieux magnéto 4 pistes, à Variety, leur dernier album, ils ont écrit à deux une belle et forte histoire de musique et de scène.

Catherine Ringer a dit sa volonté de « boucler la boucle » et d'achever ce qu'ils avaient commencé ensemble avant de mettre un point final à l'aventure des Rita Mitsouko. C'est la fin d'une histoire et le commencement d'une autre pour cette artiste à la puissance vocale toute en nuances, douée d'une extraordinaire liberté d'interprétation et d'un talent d'écriture avéré, éprise aussi d'improvisation. Elle sera mardi sur scène, là où, dit-elle, sont sa place, son métier, son plaisir et le nôtre.
La première fois que j'ai rencontré Catherine Ringer, c'était au tout début des années 80. Nous débutions l'une et l'autre : elle avec les Rita, moi à l'Elysée. J'avais proposé à François Mitterrand d'aller à un de leurs concerts. Je m'étais rendue sur place quelques jours avant, comme c'est l'usage quand une visite présidentielle est prévue.
Nous avions « répété » pour que tout soit bien calé. Je me souviens que quelqu'un avait demandé à Catherine : comment vas-tu le saluer quand il arrivera ? Elle s'était tournée vers mois et, très pince sans rire, m'avait saisi la main en disant : «
Bonjour, Madame la Présidente. » Catherine Ringer n'est pas seulement très intelligente et très talentueuse : elle a aussi d'étranges capacités divinatoires. Aujourd'hui Présidente de la Région Poitou-Charentes, je salue son don d'anticipation !

Tous ces artistes merveilleux qui nous accompagnent sur le chemin de la vie, colorent nos joies et parfois nos peines, qui donnent à notre époque son grain, son ton, sa saveur, font vivre une culture plurielle qui fait bien plus pour notre identité commune et le rayonnement de la France que le triste ministère de l'Identité nationale et de l'Immigration.
Tous ces artistes, débutants et confirmés, ont besoin de scènes assurées de leur pérennité et, dans tous les métiers du spectacle, d'emplois plus sécurisés pour aller à la rencontre de leurs publics. Pour que vivent les musiques d'aujourd'hui, pour que la culture soit un bien commun également partagé dans les villes, dans les banlieues et dans les campagnes, il faut des festivals, grands et petits, et des structures présentes sur tout le territoire.
Cela suppose que la puissance publique y attache de l'importance et assume ses responsabilités, aux côtés des acteurs privés et des industries culturelles.

Aujourd'hui, tous les professionnels du spectacle et, plus largement, tous les acteurs de la culture s'alarment d'un désengagement de l'Etat qui fragilise l'ensemble du secteur culturel. La régulation du prix du livre est menacée. Le théâtre est menacé. Le patrimoine est menacé. Les Espaces Culturels Mutli-médias sont menacés. La musique, sa création et sa diffusion sont menacées. La situation des intermittents n'est pas vraiment réglée. Et l'audiovisuel public est doublement menacé : par la main mise du pouvoir politique et par l'amputation de ses recettes qui tarirait, mécaniquement, les débouchés et les financements apportés par la télévision à la création et à la diffusion des œuvres.
C'est le résultat du piteux état de nos finances publiques, aggravé par des cadeaux fiscaux inconsidérés. Conséquence directe : des budgets drastiquement revus à la baisse et des subventions sabrées. Avec cette idée que l'Etat se concentre de plus en plus sur les grands équipements prestigieux et abandonne le reste aux collectivités territoriales, qui assurent aujourd'hui 80 % du financement de l'art et de la culture, sans leur transférer les dotations correspondantes.
Ce qui se met progressivement en place, c'est l'application aux activités culturelles d'une approche étroitement comptable qui nie leur spécificité et s'apparente à une véritable idéologie. Mais la culture n'est pas un secteur comme un autre et encore moins un marché comme un autre. Y appliquer des critères de rentabilité importés d'ailleurs est un non sens. Bien sûr, la bonne gestion et le souci de l'argent public doivent y prévaloir et loin de moi l'idée qu'il ne faille pas y être attentif. Mais « bien gérer » une compagnie théâtrale ou un orchestre, un lieu dédié aux musiques actuelles, une scène conventionnée ou une association engagée dans l'action culturelle, ce n'est pas les soumettre aux diktats d'une approche quantitative rigide dont la Révision Générale des Politiques Publiques (plus connue sous le nom de RGPP) est aujourd'hui l'expression caricaturale et malthusienne.
Ou alors, il faut annoncer franchement la couleur et dire que la culture a vocation à devenir un marché comme les autres, que la République française renonce à la politique culturelle ambitieuse qui a été, avec ses hauts et ses bas, la ligne de conduite dominante depuis la Libération. Il faut dire aussi que la culture sera, de plus en plus, le privilège de ceux qui en auront les moyens et habiteront aux bons endroits.

Je trace ici les tendances à gros traits mais tel est bien, aujourd'hui, le risque. Les professionnels de la culture s'en sont publiquement émus auprès de la Ministre de la Culture et du Président de la République. Leur mobilisation a abouti, dans un premier temps, à une moindre amputation du budget du Ministère de la Culture mais, sans entrer ici dans les détails, ce fut un peu un tour de passe-passe : les 6% de crédits gelés ont été dégelés mais pour partie immédiatement affectés au remboursement de diverses dettes de l'Etat. En lieu et place du Grenelle de la Culture que tous demandaient, on a eu, depuis 6 mois, les Entretiens de Valois sur le seul spectacle vivant. Ils devaient déboucher sur des propositions en juin dernier : elles ont été repoussées in extremis à l'automne prochain ; peut-être, disent les mauvaises langues, pour que nulle perturbation n'affecte les festivals de l'été.

En Poitou-Charentes, je ne vous cache pas que nous sommes inquiets et j'imagine que nos amis de la DRAC le sont encore plus. Des chiffres divers circulent sur la baisse des crédits d'Etat dans la région. Les mouvements d'éducation populaire comme la Ligue de l'Enseignement et l'Union régionale des foyers ruraux, acteurs majeurs du développement culturel notamment en milieu rural, ont vu leurs crédits réduits. Les équipements permanents de diffusion, en attente d'arbitrages budgétaires, ont dû se résoudre à intégrer une diminution des financements de l'Etat concernant l'éducation artristique et les activités de médiation culturelle. Certaines structures ont déjà pris des mesures de restructuration et de licenciement. Ce que tous craignent ? Une déconstruction de la politique culturelle de l'Etat à l'échelle régionale, sans réflexion sur le fond de ses missions de service public et sous la seule contrainte de logiques étroitement budgétaires.

La Région Poitou-Charentes a, pour sa part, choisi une démarche exactement inverse : des forums participatifs pour réfléchir avec tous les acteurs de la culture sur les orientations d'une politique régionale dynamique, des bilans partagés avant de construire de manière conjointe des objectifs et les indicateurs d'une évaluation transparente, une clarification et une stabilisation sur ces bases de relations contractuelles plus pérennes. Dès la première année de notre mandature, nous avons augmenté de 30% le budget régional de la Culture.

Trois objectifs fondamentaux nous guident :
– le droit et donc l'accès effectif de chacun à une offre culturelle de qualité. La culture n'est pas un petit supplément d'âme ornemental ou une distraction purement marchande mais l'un des piliers d'une citoyenneté réellement démocratique. C'est un atout majeur dans la perspective de la société de la connaissance et de la créativité dans laquelle chacun, et notamment les plus jeunes, devra de plus en plus évoluer ;
– le développement et la sécurisation de l'emploi culturel, véritable gisement de métiers d'avenir mais secteur aujourd'hui en proie à une grande précarité ;
– la dynamisation des territoires par l'art et la culture.

Culture élitaire contre culture populaire, c'est un faux débat et un faux combat. Une seule exigence doit prévaloir : partager le plus largement possible des oeuvres de qualité, savantes et profanes, mais sans oublier que les unes exigent plus que les autres initiation et accompagnement. Le rap et la musique de chambre y ont droit de cité. Et nous faisons preuve du même volontarisme quand nous ouvrons les portes d'un lycée professionnel à l'Orchestre national du Poitou-Charentes, quand nous mettons en valeur notre riche patrimoine roman (15.000 spectateurs aux Nuits Romanes en 2007) ou quand nous soutenons un réseau régional de librairies de qualité. Ou encore quand nous apportons notre aide à plus de 150 festivals qui irriguent nos territoires, en contre-partie d'un engagement de leur part à s'ouvrir à des publics qui n'y ont d'ordinaire guère accès (personnes en situation de handicap, chômeurs, familles aux revenus modestes) ou que nous considérons comme prioritaires (jeunes lycéens et apprentis) ; nous leur demandons également de prendre soin de l'environnement dans lequel s'inscrivent ces manifestations avec la Charte écologique des festivals.

Nous avons été la 1ère Région de France engagée dans le Temps des Arts de la Rue avec, en 2008, la construction d'un pôle de développement régional dédié au développement de cette présence active de l'art dans l'espace public. Nous sommes fiers que la part du budget culturel régional par habitant soit, en Poitou-Charentes, l'une des premières de France et que la part de notre budget cinéma soit, toujours par habitant, la plus élevée du pays. Nous sommes la 1ère Région à avoir mené à bien l'inventaire de son patrimoine industriel et de ses lieux de mémoire ouvrière, dont les résultats sont largement diffusés pour que chacun puisse s'approprier une histoire qui nous est commune. Nous espérons que le transfert par l'Etat de la responsabilité de l'inventaire du patrimoine culturel régional dans le cadre des lois de décentralisation s'accompagnera du transfert des crédits correpondants pour mener à bien cette tâche.

Je ne vais pas, rassurez-vous, passer en revue tous les points forts de la politique culturelle régionale ! Permettez-moi simplement de vous dire quelques mots des musiques actuelles, en faveur desquelles le montant des interventions régionales a plus que doublé, et du spectacle vivant.

Notre démarche, comme je vous l'ai dit, s'appuie sur un diagnostic partagé avec toutes les parties prenantes du secteur et sur la construction participative des politiques concrètes à mettre en oeuvre. En 2007, nous avons engagé une concertation avec les professionnels du spectacle vivant afin de simplifier nos dispositifs d'aide et de mieux prendre en compte les spécificités de cette activité. Cela vaut pour l'aide à la création des compagnies conventionnées, afin qu'elles puissent mieux conjuguer la qualité artistique de leur travail et, sur leur territoire, l'effort de sensibilisation et d'éducation artistiques qui est une dimension incontournable de la démocratisation culturelle. Nous aidons également les projets de Création en Résidence et des Bourses Jeunes Talents pour les artistes en voie de professionnalisation.
Cela vaut également pour les structures de diffusion (salles de spectacle, théâtres, festivals...) pour lesquelles nous avons décidé de créer un conventionnement triennal dès lors, là aussi, qu'elles s'engagent à aller chercher de nouveaux publics, en particulier dans les quartiers populaires et en milieu rural, à soutenir l'emploi artistique, à accueillir des jeunes en apprentissage.
Stabilité des financements et lisibilité des critères d'attribution des aides, tel est le nouveau partenariat que nous mettons en place.
La Région soutient également l'organisation de saisons culturelles ainsi que les projets de co-production et de diffusion. Nous avons par ailleurs étendu aux salaires techniques l'assiette de la subvention pour Création en Résidence afin de reconnaître l'ensemble des métiers du spectacle vivant.
En 2007, 86 compagnies ont ainsi été épaulées au titre du soutien à la création et à l'emploi. Nous avons également renforcé la présence des structures régionales dans les grands festivals et, pour la première fois cette année, assuré la promotion de 12 compagnies picto-charentaises au festival d'Avignon.
J'ajoute que la politique culturelle régionale est désormais inscrite dans les Contrats Régionaux de développement durable 2007-2013. 85% des pays disposent à ce jour d'un médiateur culturel.

Nous croyons que c'est en partant des réalités vécues par chacun sur le terrain et à l'écoute des besoins des entreprises, des associations, des professionnels du spectacle et des citoyens que l'on peut apporter les réponses les plus justes, les plus pragmatiques et les plus efficaces. Démocratie participative plutôt qu'autisme de gouvernement, c'est un choix politique.

Dans tous les domaines, nous nous efforçons de sécuriser et de professionnaliser des réseaux d'intervenants culturels compétents. Avec le Réseau d'accès à la distribution de disques auto-produits, nous mettons le pied à l'étrier d'artistes débutants.

Enfin, nous avons, depuis 2004, mis vigoureusement l'accent sur le développement de l'offre et des projets culturels dans les lycées et en direction des apprentis. Chaque établissement secondaire a été doté d'un animateur culturel. Le programme « Culture + » a, dès sa création, remporté un vif succès dans les lycées publics et privés sous contrat ; il a permis en 2007 la réalisation de 1250 actions culturelles (ateliers musicaux, concerts, cinéma et vidéo, théâtre, ateliers spectacle, danse, arts plastiques, etc.). 588 projets de voyages éducatifs et culturels ont été financés dans le cadre du dispositif « Creattitude ». La « Créateuf » (dont je vous ai dit qu'elle avait accueilli Tiken Jah Fakoly et les BB Brunes) a vu une augmentation constante du nombre des projets culturels lycéens candidats et retenus ainsi que de la participation à son édition 2008 (6.000 jeunes soit 2000 de plus que l'an passé). Pour certains des lauréats de la Créateuf, l'aventure s'est poursuivie dans les festivals, par l'enregistrement d'un CD en studio ou des dates de concerts et tournées en région.

Il y aurait bien d'autres choses à dire mais je ne veux pas abuser de votre patience ! Sachez simplement que cette priorité culturelle, nous nous efforçons, année après année, de l'amplifier, de l'approfondir, de la diversifier pour qu'en Poitou-Charentes la culture soit un droit individuel solidement garanti par la collectivité régionale.

L'aide que la Région est heureuse d'apporter aux Francofolies, premier festival régional en terme d'affluence, s'inscrit parfaitement dans cette philosophie avec, cette année, une trentaine de spectacles gratuits donc accessibles à tous et intégrés dans une programmation de qualité.
Les Francos, c'est bien sûr le beau festival annuel que nous ouvrons aujourd'hui mais c'est aussi, avec le Chantier des Francos, une pépinière de jeunes talents dont certains, quelques années plus tard, se retrouvent sur la grande scène. C'est, cette année, la création du Prix 1ères Francos ainsi que des rencontres professionnelles de la chanson jeune public. C'est encore une maison d'édition de supports pédagogiques à destination du monde éducatif (Les Enfants de la Zique).

Avec une subvention, en 2008, de 409.000 euros au total (festival + Chantier des Francos), la Région est l'un des trois principaux financeurs publics de cette belle manifestation, aux côtés de la Ville de La Rochelle et de l'Etat, dans le cadre d'une convention d'objectifs pluri-annuelle.
C'est désormais une tradition : la soirée du 14 juillet sera, sur la grande scène, celle de la Région, avec un très beau plateau :
Vanessa Paradis, Thomas Dutronc, Christophe Willem et Alexandre Kinn.

Bravo et merci à toute l'équipe des Francofolies pour son travail qu'électrisent la passion de la musique, l'amour des artistes et le respect du public.

« Sans la musique, disait Nietzsche, la vie serait une erreur. »

Nous en sommes, ici, tous ardemment convaincus.

Source : Désirs d'avenir

La Région Poitou-Charentes lance 700 microcrédits «énergie verte à 0 %»

Voulu par Ségolène Royal, présidente de la Région Poitou-Charentes, le microcrédit « énergie verte à 0 % en Poitou-Charentes » c'est un prêt pour les particuliers garanti à 0% par la Région. Son montant pourra atteindre 8000 euros, remboursables en cinq ans.

Dès le 15 septembre, il sera possible d'y souscrire dans au moins six banques de Poitou-Charentes :

* la Caisse d'Epargne Aquitaine Poitou-Charentes
* le Crédit Agricole Poitou-Touraine
* le Crédit Agricole Charente Périgord
* le Crédit Agricole Charente-Maritime Deux-Sèvres
* le Crédit Mutuel Loire Atlantique Centre Ouest
* le Crédit Mutuel Océan

Cette nouvelle aide de la Région Poiou-Charentes permettra aux familles à revenus moyens et faibles de couvrir les dépenses d'économies d'énergie et d'installation d'équipements d'énergies renouvelables dans leur logement. Les conditions de ressources correspondent à celles appliquées pour le prêt à taux zéro pour l'accession au logement. Aux propriétaires bailleurs ou occupants, ce prêt permettra d'engager les travaux nécessaires pour une amélioration thermique, un confort et une qualité de vie accrus.

Pour participer à la lutte contre le changement climatique, la Région s'est fixée l'objectif d'atteindre 20 % de baisse des consommations énergétiques tout en portant la part des énergies renouvelables à 20 %.

Pour la présidente de la Région Poitou-Charentes, « ce microcrédit « énergie verte à 0% en Poitou-Charentes », c'est aussi une action concrète en direction des familles qui ne peuvent faire l'avance des coûts - alors même que les économies rentabilisent dans la durée ce type d'investissement - et pour permettre de gagner du pouvoir d'achat. »

Source : Désirs d'avenir

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P
C'est fait bien évidemment.Peux tu en faire autant de ton côté.MerciVigilants soyons le.
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