Mme Royal s'exprime

Publié le par Arnaud

Ségolène Royal appelle au sursaut à gauche "et au-delà" J- 8

A neuf jours du premier tour de la présidentielle, Ségolène Royal appelle la gauche "et au-delà" à un "sursaut" pour faire barrage à une "droite encore plus dure" que le gouvernement sortant.

Lors d'une réunion publique à Belfort, la candidate socialiste a estimé que la France selon Nicolas Sarkozy pouvait déboucher sur une "guerre civile" dans les cités et accusé l'UMP de "négocier en douce" une alliance avec le FN.

Sous les yeux de Jean-Pierre Chevènement, son hôte de la journée, la présidente de Poitou-Charentes a répondu à sa manière à l'appel de Michel Rocard à former une alliance PS/UDF avant le premier tour, tendant la main aux électeurs centristes.

Pour l'emporter le 6 mai, il faut "que nous mobilisions bien sûr dès le premier tour l'électorat de gauche pour que le 22 ne ressemble pas à un certain 21 avril" 2002, date de l'élimination de Lionel Jospin dès le premier tour, a concédé l'ancienne ministre de la "gauche plurielle".

Mais elle s'est également tournée vers "les hommes et les femmes de progrès (...) toutes celles et ceux aussi, au-delà de la gauche, qui pensent que la France a la capacité de mettre en place le progrès social pour tous et le respect pour chacun".

Sereine, elle a estimé que "ceux qui hésitent encore" savent "au fond d'eux même que la France vaut bien mieux que ce qu'elle a aujourd'hui". Ils savent ce que le projet de société préparé par l'UMP "recèle de brutalité, de violences, de guerre civile" à laquelle elle a opposé "le retour à la paix civile" qu'elle incarnerait.

La France qui se dessine avec l'UMP, "ce n'est pas celle que nous voulons construire nous hommes et femmes de gauche et au-delà hommes et femmes de progrès".

"Il nous faut un sursaut! C'est à ce sursaut que je vous appelle aujourd'hui", a-t-elle lancé devant un grand drapeau tricolore portant la statue de la République en son centre. "Il faut éviter à la France une droite encore plus dure".

"Je vous demande de vous mobiliser pour que la France ait cette audace. Je vous demande de vous mobiliser pour que je puisse devenir la présidente de la France présidente", a lancé la présidente de Poitou-Charentes au millier de partisans massés dans la petite salle des fêtes de la ville.

Comme à Metz mercredi puis à Besançon jeudi, Ségolène Royal a attaqué Nicolas Sarkozy sur sa "crédibilité", l'accusant de promettre aujourd'hui le contraire de ce qu'il a fait hier ou de faire des appels du pied allant de la gauche à l'extrême-droite.

"On voit s'accumuler les déclarations du candidat de l'UMP qui petit à petit révèle son vrai projet celui qu'il cache encore partiellement mais qui sera encore beaucoup plus dur pour les faibles et plus généreux pour les forts", a-t-elle estimé.

"Je n'ai même pas à en rajouter sur ce qui est dit et qui ne fait pas honneur au débat public (...) Je n'ai pas besoin d'inventer des concepts. Je n'ai pas besoin de citer Jaurès 27 fois comme il l'a fait hier pendant que son bras droit M. Hortefeux commence à négocier en douce avec le Front national", a-t-elle martelé.

Alors que les sondages font état d'une part importante d'électeurs indécis mais la donne toujours en deuxième position derrière le candidat de l'UMP, Ségolène Royal a sonné la mobilisation sans toutefois prononcer l'expression "vote utile".

Lors d'une rencontre informelle avec la presse jeudi soir, elle a expliqué lui préférer la formule du "vote conscient" qui permet aux électeurs "d'anticiper ce qui peut se passer" avec tel ou tel bulletin de vote.

La candidate de gauche ne "veut pas donner le sentiment qu'on prive (les électeurs) de leur liberté de vote (...) Il n'y a pas de vote inutile", a-t-elle expliqué.

"Je le dis, dites-le autour de vous: 'Ne vous abstenez pas!' (...) C'est une page de l'Histoire de France qui va s'écrire. Tous ceux qui ont le droit de vote doivent venir voter (...) Venez voter en toute liberté mais venez voter!"

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